Lettre à mon blog
Je crois que j'avais déjà fait un billet là-dessus mais hier... mauvaise journée je me suis vraiment sentie inutile...
Dans le sens inutile je ne dis pas que je ne fais rien, bien au contraire... mais je n'ai pas plus de rôle et d'utilité qu'une poêle ou qu'un lave-linge... Plusieurs d'entre vous m'ont déjà dit que j'étais trop exigeante avec moi-même et que j'avais cette fâcheuse tendance à me dévaloriser. Certes. Parce que même quand je suis contente de moi... y a un truc qui tombe pour me faire penser que non, je n'en ai pas fait assez...
Mais regardons les choses en face...
Je sers à quoi?
A ranger
A faire le ménage
A faire les lessives
A donner à manger
A débarrasser
A tout organiser
A me dépatouiller pour arranger tout le monde
A envoyer les chèques pour payer les factures
A gérer les comptes
A penser à faire ci ou ça qu'on m'aura dit
Et au final?
....
Pourtant j'exprime mon mal-être
Pourtant j'exprime le fait que j'ai aussi besoin qu'on me prenne en charge et pas seulement que je prenne en charge les autres
Pourtant j'exprime le fait que j'ai besoin qu'on me surprenne et qu'on me séduise.
Est ce réservé aux ados?
Hier matin j'ai demandé à mes fils à quoi je servais...
Réponse sans appel: à nous donner à manger et à ranger... Numérobis à quand même ajouté: à faire des câlins.
Et hop ensuite au placard....
Moi qui prend tellement plaisir à faire des surprises, à organiser des trucs pour faire plaisir, rien que pour voir que ça remplit l'autre de bonheur... recevoir une lettre, une carte, un sms ou un mail juste comme ça, juste pour dire qu'on pense à l'autre et qu'un autre pense à vous. C'est peu. C'est beaucoup.
J'aimerai être celle à qui on pense la journée, celle qui donne envie de faire des projets, celle à qui on organise des trucs... qu'il n'y ait pas qu'un plan matériel et routinier.
J'en demande peut être trop. J'ai l'impression de faire le chemin et le travail et qu'au final je n'en bénéficierai pas.
Penser à moi... oui. Mais c'est dur. Et culpabilisant.
30 ans c'est trop dur... je perds tout petit à petit... je me gomme.
Ah non pas tout... je garde cette saloperie d'hypersensibilité. Celle qui fait que, comme une gamine j'apprécie tous les petits gestes, les petites surprises, les petites lettres, les petites cartes, les conversations... Celle qui fait que je suis une éponge à sentiments. Celle qui fait que je m'attache rapidement et trop peut être aux personnes qui ont gardé également cette âme d'enfant et cette sensibilité à l'autre.
Un jour j'arriverai à me moquer de tout... un jour... mais pas demain.